Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Est-ce un geste d'apaisement ? La nouvelle loi électorale a été votée. On savait déjà que des élections devaient avoir lieu avant la fin de l'année. Le régime souligne simplement aujourd'hui que les dés sont jetés : malgré les critiques de l'opposition et le boycott du futur scrutin par les Frères musulmans, de nouvelles élections vont avoir lieu. L'opposition dénonce une loi inique où les zones rurales sont surreprésentées, ce qui profite aux soutiens tribaux du régime.
Cette annonce tombe la veille du grand rassemblement organisé par les Frères musulmans, la principale force politique du pays. La manifestation a été pompeusement baptisée « le vendredi du salut du pays ». Le message est simple : la Jordanie est en crise. Les caisses sont vides, les scandales de corruption ont terni la réputation de nombreux ministres et, surtout, les réformes sont insuffisantes. Personne ne demande le départ du roi : il s'agit de limiter les pouvoirs du monarque en renforçant les pouvoirs du Parlement.
L'opposition a promis de rassembler 50 000 personnes. Certains rêvent d'installer ce vendredi un campement sur le modèle de la place Tahrir au Caire pour obliger la monarchie à céder du pouvoir. Reste à savoir si le soutien populaire sera au rendez-vous.