Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La démission surprise du Premier ministre libéral Aoun Shawkat al-Khassawneh ce jeudi 26 avril 2012 laisse paraître un désaccord profond entre le roi et un homme qui avait été appelé pour réformer profondément le pays. Aoun Shawkat al-Khassawneh avait soit disant reçu l`assurance de pouvoir conduire les changements nécessaires sans obstacles. Six mois après son entrée en fonction, il est clair que les vraies réformes promises ne sont pas là.
La nouvelle loi électorale mécontente tout le monde. Sensée démocratiser le système, elle reste un outil compliqué pour barrer le vote protestataire. L'opposition dénonce une mascarade. La lutte contre la corruption, une autre demande des manifestants, est restée au niveau des effets de manche, le Parlement ayant écarté plusieurs fois des poursuites envers des anciens ministres.
Dans la rue, l'impatience règne. L'opposition accuse le pouvoir de jouer la montre et de ne pas vouloir réformer. En chargeant jeudi 26 avril au soir Fayez Tarawneh, un ancien ministre des Affaires étrangères et ancien chef de la cour royale, de former le nouveau gouvernement, la Jordanie revient au point de départ et risque de tendre un peu plus le climat politique.