Jordanie : Khassawneh, ancien juge international et nouveau Premier ministre

Le Premier ministre jordanien Marouf Bakhit a démissionné ce lundi 17 octobre 2011. Il est remplacé par un juge, Aoun Shawkat al-Khassawneh, en pleine vague de manifestations. Le Premier ministre sortant devait être l'homme des réformes. Il a échoué et, depuis des semaines, la rue jordanienne demande son départ.

Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat

Marouf Bakhit était devenu un problème. Il ne pouvait être l’homme des réformes. La rue demandait son départ depuis des semaines et, il y a quelques jours, une soixantaine de députés avait même écrit au roi pour qu’il parte. Dès son arrivée l’opposition n’a pas cru en Bakhit.

C’était un ancien militaire, tenu pour responsable du trucage des élections en 2007, il était mêlé a un scandale de corruption : le projet de casino à la mer Morte qui va sans doute couter des millions au contribuable. Pire, le Premier ministre a refusé de dialoguer avec les islamistes, la principale force d’opposition du pays.

Depuis son arrivée, 42 articles de la Constitution ont été modifiés. Pour l’opposition « ce n’est pas assez, c’est de la cosmétique politique. Le gouvernement doit être élu par le peuple, ni plus, ni moins. Les corrompus doivent être poursuivis par la justice ». Lorsque le parlement a voté l’amnistie du Premier ministre dans le scandale du casino, la crédibilité de Bakhit s’est complètement évaporée.

Aoun Khassawneh, le nouveau Premier ministre, un ancien juge de la Cour de justice internationale de la Haye devrait calmer les esprits. Pour certains, c'est le signe que le roi veut vraiment des réformes. Pour d'autres, le régime veut réprimer le mouvement de contestation et la nomination d’un ancien juge n’est qu'un leurre. Des manifestations ont lieu chaque vendredi depuis janvier. Le mouvement gagne de plus en plus de municipalités du royaume.

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