Il aura fallu plus de 24h pour que le Conseil de sécurité parvienne à surmonter ses différends et se mette d’accord sur un simple condamnation des tirs d’obus syriens en territoire turc, rapporte notre correspondant à New York, Karim Lebhour. En effet, la Russie a bloqué un premier texte en demandant de prendre en compte les représailles turques dans l’escalade militaire.
Les membres du Conseil sont en revanche unanimes sur « l’impact grave » de la crise syrienne « sur la stabilité de la région » et demandent que des tels incidents ne se répètent pas.
L’émissaire Lakhdar Brahimi a été chargé de jouer les médiateurs pour faire baisser les tensions entre la Turquie et la Syrie. La situation semble maintenant apaisée.
L’ambassadeur syrien à l’ONU affirme que Damas ne cherche pas l’escalade avec la Turquie. Il a en revanche refusé de dire si des excuses ont été présentées à la Turquie comme le dit Ankara, affirmant qu’il s’agit de simples condoléances et que l’enquête syrienne sur ces tirs d’obus n’est pas terminée.
Le malaise de l'opposition syrienne
Les condamnations unanimes de la communauté internationale des bombardements syriens en Turquie mettent mal à l'aise Tareq Saleh. Il est porte-parole d'un groupe d'opposition à Damas, le Conseil dirigeant de la révolution. « Nous sommes perplexes car la communauté internationale condamne les bombardements en Turquie. Mais dans le même temps elle reste presque totalement silencieuse concernant tous les bombardements, les destructions et les centaines de civils tués chaque jour, en Syrie. »
Ce jeudi 4 octobre, selon l'OSDH, 125 personnes ont encore été tuées en Syrie. Tareq Saleh regrette aussi qu'une fois l'incident passé, les appels à la retenue l'emportent et qu'une fois de plus, la communauté internationale n'agisse pas. « Nous payons de notre sang les atermoiements de la communauté internationale. La situation humanitaire se dégrade jour après jour et nous avons peur que cela empire encore. », ajoute-t-il.
Si l'opposition armée en Syrie réclame seulement des armes pour renverser le régime de Bachar el-Assad, une partie de la population, elle, réclame une intervention directe de la communauté internationale.