Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Comme attendu, le Parlement s'est prononcé largement en faveur de ce texte qui donne l'autorisation au gouvernement de déployer des soldats turcs en Syrie, par exemple, et si besoin. L'opposition a eu beau dénoncer la politique va-t'en-guerre du parti au pouvoir, les députés de la majorité et les ministres affirment qu'il ne s'agit là que d'une précaution en cas d'escalade des incidents à la frontière, et d'un message fort adressé à Damas.
L'avis du chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu est quelque peu différent. Selon lui, le message a déjà été compris par Damas après le pilonnage des positions syriennes entre mercredi soir et ce jeudi matin. Il en veut pour preuve le ton plutôt conciliant adopté depuis par les dirigeants syriens.
Mais deux précautions valant mieux qu’une, cette motion permettra, en cas de nouveau problème, de déployer peut-être plus rapidement des militaires sur le terrain, mais certainement pas automatiquement, ni encore moins isolément, car Ankara ne veut à aucun prix être entraînée dans ce conflit.
Cette autorisation du Parlement est donnée au gouvernement pour un an, à voir maintenant ce qui peut et va se passer dans le délai d’un an à partir d’aujourd’hui et si la Turquie ne risque pas d’être forcée, finalement, à en faire usage, bien malgré elle.