Avec notre envoyé spécial à Antakya, Jérôme Bastion
Le vaste appartement, quasiment vide de tout meuble, est habité par cinq sœurs, parce que tous les hommes sont partis se battre, explique Hanza, arrivée en Turquie il y a trois mois.
Tout allait bien pour elles, jusqu’à cette étrange visite : « Le seul problème, c'est avec la police qui vient chez nous pour nous fair partir de notre maison. Ils n'expliquent rien, ils nous disent qu'on doit partir de Antakya. Pourquoi ? C'est comme ça et ils ont donné cinq jours pour que nous partions ».
Le cas n’est pas isolé, mais au bureau du gouverneur, personne ne donne d’explication officielle. « Il s’agit sans doute d’une méprise », glisse hors micro le responsable des situations d’urgence en charge des réfugiés syriens.
Pour le rédacteur en chef du journal local Özyurt, ces pressions sont rarissimes, et reflètent la crainte de provocations, explique Metin Dingil : « Les gens en ville, sunnites ou alévis, n’expriment aucun malaise à la présence syrienne, mais il ne fait aucun doute que certains cherchent à attiser la haine ».
Raison pour laquelle les autorités ont décidé d’interdire, depuis le week-end dernier, toute manifestation publique concernant la situation dans le pays voisin.