Le Sinaï une nouvelle fois source de tension entre Israël et l'Egypte

La frontière entre l'Etat hébreu et l'Egypte dans le Sinaï a été une nouvelle fois le lieu d'une attaque anti-israélienne, vendredi 21 septembre 2012. Trois assaillants armés et munis d’explosifs ont tenté de pénétrer en Israël. Ils ont tué un soldat israélien avant d’être tués à leur tour. Depuis la révolution égyptienne, les attaques de ce type se multiplient. Elles sont attribuées à des éléments jihadistes radicaux installés dans le désert du Sinaï.

Pour Israël, selon notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez, ces attaques sont une conséquence directe et inquiétante des révolutions arabes. Depuis 2011, les agressions se multiplient à la frontière égyptienne, restée calme pendant trois décennies.

Il y a eu huit morts en août 2011 dans la dans la région d’Eilat, puis encore un mort en juin dernier, lorsque des inconnus venus du Sinaï ont attaqué le chantier de la clôture de sécurité en cours de construction à la frontière. De nouveau un mort ce vendredi, dans un secteur où cette barrière n’est pas encore érigée. Elle s’étend aujourd’hui sur plus de 150 kilomètres et doit prochainement couvrir les quelque 200 kilomètres de frontière israélo-égyptienne.

L'attaque contre les gardes-frontière égyptiens

En août dernier, il y a aussi eu cette spectaculaire incursion d’un groupe d’hommes armés, stoppés avant d’avoir pu faire des victimes côté israélien mais qui avaient auparavant assassiné 16 gardes-frontière égyptiens. A l’époque, Israël a demandé à l’Egypte d’agir contre les groupes jihadistes radicaux qui se cachent dans l’immensité désertique du Sinai. Une opération a bien eu lieu mais elle a fait grincer des dents en Israël, où l’on n’a pas apprécié le déploiement de chars et d’autres moyens militaires lourds dans la péninsule, en contradiction avec le traité de paix entre les deux pays.

Une zone qui échappe toujours au contrôle du Caire

Cet incident témoigne une fois de plus que cette région échappe au contrôle du Caire, selon notre correspondant dans la capitale égyptienne, Alexandre Buccianti. Au moment de l'attaque d'août dernier dans le nord-est de la péninsule du Sinaï, la région était contrôlée, de facto, par des groupuscules djihadistes qui avaient profité de la faible présence militaire égyptienne imposée par le traité de paix avec Israël. Ils y avaient décrété un «émirat» islamique qui tirait une grande partie de ses ressources du trafic de drogue et de la contrebande avec Gaza.

Malgré l’envoi de deux divisions blindées soutenues par des hélicoptères, Le Caire n’a visiblement pas pu encore imposer sa loi. Vendredi 21 septembre, l’armée égyptienne a envoyé en renfort une cinquantaine de chars et de blindés.

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