Avec notre envoyé spécial dans la bande de Gaza, Nicolas Falez
Zyad est un jeune père de famille palestinien avec six enfants dont deux filles handicapées. Lundi dernier, il avait rendez-vous avec elles dans une clinique du Caire. Un voyage qui a été annulé à la dernière minute. L’Egypte ayant fermé le terminal de Rafah, sa seule porte de communication avec la bande de Gaza.
« Bien sûr, je suis très déçu, explique le trentenaire barbu, j’avais espoir de soigner mes filles en Egypte. Maintenant on ne sait pas si la fermeture va durer une semaine ou un mois et personne ne sait combien de temps ça va durer. »
A Gaza, il y a aussi l’entreprise de Hassan, importateur de matériaux de construction. Israël interdit l’entrée du ciment, du gravier et de l’acier dans la bande de Gaza, donc tous ces produits viennent des tunnels de contrebande, ou plutôt venaient des tunnels, car eux aussi sont fermés depuis plusieurs jours à la demande de l’Egypte.
« Nous avons besoin de ces matériaux de construction, explique Hassan, désœuvré dans son grand bureau. Normalement j’emploie une cinquantaine d’ouvriers mais j’ai dû les mettre en repos forcé. Actuellement, il n’y a plus que deux ou trois personnes qui travaillent ici. »
A Gaza, une fois de plus, la population a les yeux tournés vers l’Egypte, avec l’espoir qu’un jour enfin les personnes et les biens pourront circuler normalement entre les deux territoires.