Caricatures de Mahomet : les mesures de précaution prises par la France mal accueillies par la presse égyptienne

Suite à la publication de caricatures sur le prophète Mahomet par le journal satirique français Charlie Hebdo, la France a annoncé le 19 septembre qu'elle renforçait la sécurité de ses représentations à l'étranger et a décidé de fermer ses écoles et centres culturels dans une vingtaine de pays musulmans. « Les pays susceptibles de connaître des tensions » précise un communiqué officiel. L’Egypte est un de ces pays où les établissements français seront fermés jusqu’à dimanche « sauf indication contraire ». Les médias n'apprécient pas.

Cette annonce de la fermeture des institutions françaises a été mal accueillie par les médias audiovisuels égyptiens. « Fermer les institutions de peur des réactions des musulmans est une provocation qui équivaut à traiter les musulmans de terroristes incapables de réagir rationnellement » a estimé Khayri Ramadan sur la télévision privée CBC.

De leur coté, les Frères musulmans au pouvoir en Egypte ont condamné les caricatures de Charlie Hebdo : « Nous rejetons les caricatures françaises qui déshonorent le Prophète et nous condamnons toute action qui diffame le sacré », a déclaré Essam al-Erian président par intérim du parti de la Confrérie. Une confrérie dont le porte-parole Mahmoud Gozlan a accueilli favorablement les critiques du gouvernement français mais a demandé à la France de légiférer en la matière.

Il a donné pour exemple la loi anti négationnisme. Ahmad al-Tayyeb, le grand cheikh d’Al-Azhar a affirmé que « de tels actes appelant à la haine sont totalement rejetés ». Nabil al-Arabi, secrétaire général de la Ligue arabe a enfin indiqué qu’il avait entamé des contacts avec d’autres organisations pour légiférer internationalement contre le blasphème.

Quelques dizaines de personnes ont manifesté mercredi devant l’ambassade de France au Caire avant de repartir dans le calme.

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