Avec notre envoyée spéciale au Caire
Devant l’église copte de Maraashli dans le quartier chic de Zamalek au Caire, quelques habitants se rendent à la messe. Le père Paul officie dans cette église depuis treize ans, aujourd’hui il est inquiet : « Oui, la situation est très inquiétante, il y a beaucoup de fidèles qui ont peur, plusieurs ont déjà quitté le pays et d’autres se demandent ce qu’ils vont faire. » Mona, la soixantaine, est très pessimiste. Elle ose à peine parler dans le micro : « Ça ne va pas du tout , il ne faut pas rester ici. »
Ses deux enfants sont partis à l’étranger, elle se prépare à les rejoindre. Une rumeur court selon laquelle les Pays-Bas accorderaient l’asile politique plus facilement depuis quelques jours, une rumeur démentie par l’ambassade. Mais d’autres n’envisagent pas de partir, comme Samira : « L’Egypte, c’est la mère des civilisations, je suis née ici, je vis ici, et je mourrai ici. Ceux qui disent qu’ils veulent partir ? Non, non, pas pour moi ! Pourquoi ils partent ? L’Egypte est trop belle ! »
D’autres préfèrent ne pas s’exprimer. Pourtant, selon l’Initiative égyptienne des droits de l’homme, les incidents contre la communauté copte ont plutôt baissé depuis janvier dernier. En revanche, les craintes sont surtout attisées par le sentiment que les libertés d’expression et de culte pourraient être restreintes, notamment dans la future Constitution.