Egypte: en marge des violences anti-américaines, la place Tahrir exprime son indignation dans le calme

Au Caire, les violences se sont poursuivies ce vendredi soir 14 septembre de façon très localisée, non loin de l’ambassade américaine. Des heurts se sont produits entre des jeunes armés de pierres et les forces de l’ordre, munies de gaz lacrymogènes, de bombes assourdissantes et de canons à eau. Sur la place Tahrir, quelques centaines de manifestants ont aussi voulu se rassembler pacifiquement pour dénoncer le contenu blasphématoire de la vidéo qui circule sur internet depuis mardi.

Avec notre envoyée spéciale au Caire, Véronique Gaymard

Lors de la grande prière, ce vendredi 14 septembre 2012, l’imam de la mosquée Omar Makram - qui jouxte la place Tahrir - a appelé à manifester pacifiquement et a demandé aux jeunes d’arrêter les violences.

A la sortie de la mosquée, des rassemblements condamnant la vidéo anti-islam se sont déroulées dans le calme. Mohamed Chendi, accompagné d’une jeune femme en niqab, explique sa présence sur la place :

« On se rassemble ici pour s’exprimer, pour l’amour de notre prophète. On veut insister sur le fait qu’il faut juger les auteurs de ce film, et on a besoin qu’Obama nous envoie un message, qu’il présente des excuses officielles à tous les musulmans du monde. »

La femme qui l’accompagne tient une affiche à la gloire du prophète Mahomet. « On ne permettra pas que quelqu’un se moque de notre héros », lance-t-elle.

« Défendre toutes les religions »

Deux salafistes arrivent sur la place dans une voiture, avec un autocollant géant collé sur le capot, qui représente l'un des auteurs du film avec une tête de cochon, symbole de l’impureté pour les musulmans.

« Je suis venu dire que les Egyptiens et les musulmans vivent tous dans un même pays, ils sont tous égaux, confie l'un d'eux. La liberté ne veut pas dire ' insulter les autres religions ', et on veut défendre notre religion. Non seulement la nôtre, mais aussi toutes les religions. »

Les manifestants n’étaient que quelques centaines vendredi après-midi, et quelques groupes parsemés dans la soirée. Ils condamnent les violences commises par les jeunes venus en découdre avec les forces de l’ordre.

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