Avec notre envoyée spéciale au Caire
Ici à Shubra, Coptes et musulmans vivent ensemble depuis longtemps, même si les chrétiens sont majoritaires. Hani Gezeery est le porte-parole du Mouvement des Coptes pour l’Egypte, et préside un centre des droits de l'homme qui recense les actes de violence interreligieuse. Ces dernières violences contre une vidéo anti-islam ne sont, selon lui, qu’une manifestation de plus parmi d’autres.
« Non, nous n’avons pas peur de cette situation car ce n’est pas nouveau, ce n’est pas la première fois que cela se produit. On n’a pas peur de ce qui vient de se passer. Concernant ce film, nous avons pris contact avec un de ceux qui a en a fait la promotion, Morris Sadek. Pendant une semaine, nous avons essayé de le convaincre de ne pas publier le film car, ce qu’il était en train de faire pouvait menacer la sécurité des Coptes et provoquer les musulmans. Mais il n’a rien voulu entendre ».
Pour Magda, dont les deux filles viennent de faire leur rentrée scolaire samedi 15 septembre, les problèmes sont plus d’ordre économique que religieux. « J’habite ici à Shubra. C’est un quartier populaire, la vie quotidienne est devenue de plus en plus compliquée, plus chère qu’avant. On n’arrive pas à vivre correctement. Maintenant, c’est la rentrée pour les enfants, il faut payer les frais de scolarité qui augmentent, ça devient de plus en plus dur ».
Ici, ce qui inquiète les Coptes, ce sont surtout les discours de certains cheikhs et l’attitude ambigüe des autorités qui provoquent ces tensions, dans un climat déjà à vif depuis plusieurs années.