Damas a été une nouvelle fois frappée par les attentats : deux bombes ont explosé ce dimanche dans un quartier résidentiel du centre abritant des bâtiments de la sécurité d’Etat et le bureau du vice-président Farouk al-Chareh. Un attentat revendiqué par un groupe islamiste obscur, « la Brigade des petits-fils du prophète ». Samedi soir déjà, à en croire la presse officielle, une voiture piégée avait fait 15 morts, 15 civils dans une banlieue populaire de la capitale.
Dans le reste du pays, la tactique des rebelles consistant à attaquer les aéroports n’a pas encore porté ses fruits. Avions et hélicoptères continuent de bombarder et de mitrailler la province d’Idleb, dans le Nord-Ouest.
Les rebelles affirment quand même être entrés dans la localité de Harem, près de la frontière turque, après deux jours de combats. Mais à Hama, dans le Centre, au moins 21 personnes auraient été tuées lors d'un assaut de l'armée syrienne dans une zone rurale, le secteur d'Al-Fan. Pour ce qui est des chars, ils ont pilonné les bastions rebelles d'Alep dans le Nord et Deir Ezzor dans l’Est.
Dans la province de Homs, à Qousseir, l'opposition affirme que les soldats loyalistes ont lancé des bombes depuis des hélicoptères. La dernière boulangerie encore en activité de cette localité a été détruite.
Le CNS va se réformer
Pendant ce temps, le Conseil national syrien, la principale coalition de l'opposition, était réunie à Stockholm et a décidé de répondre aux critiques qui le visaient. Le mode d'élection serait désormais plus démocratique : toute sa direction sera élue, et non plus juste le chef désigné par consensus. Le CNS va également s'ouvrir à d'autres groupes, s'élargir.
Une évolution rendue nécessaire par le fait que la société syrienne bouge, évolue sur le plan politique, comme l’explique à RFI Burhan Ghalioun, le chef du bureau politique et membre du bureau exécutif du CNS : « Il y a chaque jour des nouvelles forces qui se créent, des nouvelles organisations politiques ou des nouvelles associations de la société civile et il y a une vingtaine de groupements qui vont être intégrés au sein du CNS. On a été longtemps fermé, à mon avis, et le CNS a été perçu au départ comme un parapluie qui doit rassembler l’ensemble des forces de l’opposition. On n’a pas réussi en partie à cause de la rigidité de notre système et à cause aussi de l’attitude de certaines forces de l’opposition. Maintenant, il y a d’autres forces qui ont accepté de se joindre à nous sans problème et il faut les intégrer. Le but c’est de représenter mieux les différentes forces de l’opposition et de la société syrienne et d’être beaucoup plus crédibles aussi sur le plan international face à nos partenaires et à nos alliés internationaux. »
Pour sa part Lakhdra Brahimi, le nouveau médiateur international en poste depuis samedi, a estimé que toutes les parties devaient arrêter de recourir à la violence. Il a aussi demandé un appui total du Conseil de sécurité de l'ONU.