Syrie : Lakhdar Brahimi, le nouveau médiateur de l'ONU, entre en fonction

Lakhdar Brahimi a endossé le 1er septembre ses nouveaux habits de médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe dans la crise en Syrie. Dans une interview à la chaîne Al Arabia, l'ancien chef de la diplomatie algérienne demande un appui « clair et total » du Conseil de sécurité des Nations unies tout en excluant pour le moment une intervention militaire. Il devrait se rendre à Damas dès la semaine prochaine mais reste pour l’instant évasif sur ses intentions. 

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

Depuis son arrivée à New York la semaine dernière, Lakhdar Brahimi est resté très discret. Le nouveau médiateur de l’ONU a donné beaucoup d’interviews juste après sa nomination et avait irrité l’opposition syrienne en en refusant d’appeler au départ de Bachar el-Assad.

Lors de sa rencontre avec Ban Ki-moon, le diplomate algérien s’est dit « effrayé  » par le poids de sa mission. Il a confié aux membres du Conseil de sécurité ne pas avoir de plan défini pour ramener le calme en Syrie.

Lakhdar Brahimi ne devrait pas insister sur un cessez-le-feu comme l’a fait Kofi Annan, mais plutôt tenter de trouver ceux qui au sein du gouvernement syrien et de l’opposition sont susceptibles d’accepter un dialogue. Tout juste se contente-t-il de dire que le gouvernement syrien doit répondre aux aspirations « légitimes » de son peuple.

A l’ONU, les diplomates ne se font de toute façon guère d’illusions. Le rôle du nouvel émissaire est d’abord d’assurer la présence de l’ONU et de se rendre disponible si les conditions politiques sur le terrain viennent à changer. Lakhdar Brahimi a annoncé son intention d’effectuer son premier déplacement à Damas la semaine prochaine.

Sur le terrain, les combats se sont poursuivis dans la capitale. Au moins 60 personnes  ont péri dans les violences à travers le pays selon l'Observatoire syrien de droits de l'homme, en majorité des civils. Et près de 5.000 personnes, en août, mois le plus sanglant depuis le début du conflit.

De son côté, la Jordanie lance un appel à l'aide à la communauté internationale. Amman a fait savoir que le royaume avait atteint « ses limites » face à l'afflux de réfugiés syrien. Il pourrait accueillir jusqu'à 240.000 personnes sur son sol, mais il lui faut davantage de moyens. Le ministre jordanien du Plan, Jaafar Hassan a réclamé 700 millions de dollars pour faire face à l'afflux de population. Il a reçu le soutien du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

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