« Ce qui est flagrant, c'est que pour l'armée, pour les soldats sur le terrain, il n'y a aucune différence entre un enfant palestinien et un adulte palestinien. Pour eux, les Palestiniens sont tous les mêmes. Si un enfant de douze ans, ou un jeune de quatorze ans se trouve devant un soldat, son âge n'a pas d'importance. C'est ce qui ressort des témoignages.
On peut tirer pour tuer sur un jeune palestinien qui lance des cocktails Molotov à deux cents mètres d'une colonie. Même si à cette distance, il ne menace pas la colonie. L'ordre est que si quelqu'un lance un cocktail Molotov on peut le tuer, alors on tire. On arrête des enfants palestiniens, sans se soucier de savoir ce qu'ils ont fait, et on les frappe comme n'importe quel détenu. Parce ce qu'on est habitués à cela. On ne fait plus attention au fait qu'il s'agisse d'un enfant. C'est juste un détenu. C'est ce qui arrive, c'est la routine.
La première fois qu'on entre dans une maison palestinienne, on voit des enfants pleurer, parce que cela fait peur de voir débarquer dans sa chambre un soldat casqué et armé à trois heures du matin, la première fois, on ressent quelque chose. Mais après cela devient une chose habituelle et on ne ressent plus rien. Parce que c'est la routine. Le quotidien c'est d'arrêter des gens, cela peut être des enfants ou des adultes, et on ne fait plus attention à la différence. Tous les Palestiniens sont dans le même panier ».