Après la guerre armée c’est la guerre du pain qui commence à Alep. La population a les nerfs à vifs et le moindre petit débordement dégénère en bagarre générale.
Ces scènes se produisent généralement en face des quelques boulangeries encore ouvertes dans la ville. Sous un soleil de plomb, les habitants qui n’ont pas fui les combats doivent faire la queue. Excédés, ils doivent patienter toute la journée pour espérer avoir de quoi nourrir leurs enfants. Les prix du pain ont triplé et les aliments de base sont introuvables. Lutter contre la faim fait désormais partie du quotidien à Alep, c’est une bataille de plus que livrent ses habitants.
Les combats entre Armée syrienne libre et forces loyalistes ont coupé la ville du reste de la Syrie. Certains quartiers vivent dans le noir. Le courant n’est rétabli que durant une heure tous les quatre ou cinq jours. Sans électricité, les habitants ne peuvent pas non plus faire fonctionner leurs pompes à eau.
La ville d’Alep est privée de tout, elle est ravagée par plus d’un mois de combats acharnés et de bombardements. Le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, se dit « effrayé » par l'ampleur de sa tâche. Il assure que le peuple syrien sera sa priorité.