Avec la correspondance à Derik d’Etienne Huver
A Derik, les manifestations s’élancent désormais d’une grande esplanade rebaptisée Azadi (« liberté » en kurde) le mois dernier. Chaque semaine en fin d’après-midi, elles rassemblent plusieurs milliers d’habitants. C’est un rendez-vous incontournable pour le docteur Mustafa, anesthésiste dans une clinique de la ville : « Le régime a un programme politique pour garder cette région pauvre sur le plan de la culture, de l’économie. Nous voulons que les gens sachent que le pire régime au monde, c’est celui-là. L’administration ne fait pas partie de notre peuple. Ce sont des étrangers. Si nous prenons notre liberté, nous aurons nos propres administrateurs. La liberté, c’est la base de tout. C’est notre but et nous ferons tout pour cette liberté ».
Et dans le nord-est de la Syrie, on revendique avant tout l’autonomie du Kurdistan. Un slogan fédérateur qui rassemble une population très divisée sur le plan politique : « Mon but c’est que tous les Kurdes nous rejoignent, explique Massoud, habitué du rendez-vous. Il faut que nous soyons unis. Je ferai tout mon possible pour que nous y arrivions ».
Même s’ils contrôlent aujourd’hui leur ville, les Kurdes ont promis de continuer les manifestations jusqu’à la chute définitive de Bachar el-Assad.