Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le décret-loi du président Morsi a été adopté après des attaques sans précédent contre les Frères musulmans en général et le chef de l’Etat en particulier. Journalistes, hommes politiques, intellectuels et surtout des millions d’internautes ont fustigé la mise en détention préventive d’un journaliste accusé « d’outrage au président ».
La présidence a commencé par se défendre en affirmant qu’elle n’était pas à l’origine de la plainte qui avait fait trainer le rédacteur en chef « d’Al-Dostour » devant les tribunaux.
Insuffisant pour les opposants, y compris des alliés des Frères musulmans, qui ont rappelé que même Moubarak avait gracié des journalistes condamnés à la prison. C’était, en l’occurrence, le précédent rédacteur en chef du même journal.
Le décret loi a peut-être désamorcé une colère qui aurait pu se traduire par l’accroissement du nombre de participants à la manifestation anti-Frères musulmans prévue ce vendredi.
Il n’a toutefois pas suffi pour calmer les appréhensions des partisans de la liberté d’expression. Le ministre de l’investissement vient, en effet d’annoncer, qu’une commission sera créée pour surveiller le contenu des chaînes de télévision privées.