Ils sont sept médecins de MSF à se relayer nuit et jour dans un petit hôpital installé quelque part dans le nord de la Syrie. Le lieu est tenu secret pour des raisons de sécurité. Douze lits seulement accueillent des centaines de blessés venus parfois de très loin. Pour les Syriens, le principal problème est d'accéder aux soins, à cause des combats.
« Ils viennent de très loin, ils se déplacent la nuit, ils se déplacent quand ils peuvent, rapporte Ana Nowak, chirurgien à MSF, de retour de Syrie. Pour moi, la détresse c’est d’avoir un patient en face de moi et de savoir que si j’avais pu l’opérer deux jours avant, j’aurais pu lui sauver la vie ».
MSF a décidé de s'installer en Syrie pour pouvoir prendre en charge durablement les blessés qui auparavant ne restaient que quelques heures dans des structures clandestines. L'ONG a choisi de prévenir les autorités syriennes de sa présence dans le pays. « Quand on a décidé d’ouvrir un hôpital, je leur ai envoyé un petit courrier très poliment en leur disant : voilà nous y sommes, sans préciser où évidemment. Donc ils m’ont répondu très poliment en me disant que je n’avais pas le droit, que c’était illégal et qu’ils m’invitaient à quitter le pays. Nous n’avons jamais été visé par qui que ce soit dans la localisation où nous sommes aujourd’hui », affirme Philippe Ribero, secrétaire général de MSF
Pour l'instant, les médecins de MSF peuvent travailler dans des conditions relativement bonnes. Mais en deux mois ils n’ont soigné que trois cents blessés, un chiffre dérisoire vu l'ampleur des besoins.