Âgé de 78 ans, et possédant de nombreuses missions de médiations à son actif, Lakhdar Brahimi n'est pas naïf. Il sait que son prédécesseur, Kofi Annan, a été victime des divisions des membres permanents du Conseil de sécurité.
Avec d'une part, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, partisans de sanctions, voire plus, pour faire chuter le pouvoir de Bachar el-Assad, et de l'autre, la Russie et la Chine qui bloquent systématiquement toute pression de l'ONU contre le régime de Damas.
Or, il l'a dit lui même vendredi soir dans la foulée de sa nomination, sa mission ne peut aboutir que s'il décroche un soutient clair du Conseil de sécurité.
De ce point de vue, deux réactions sont à noter. Celle prudente, d'abord, des Etats-Unis, qui attendent plus de détails sur le mandat du médiateur avant de lui apporter un plein soutien. Et celle beaucoup plus enthousiaste de la Chine qui décrit Lakhdar Brahimi comme « la personne adéquate pour ce poste », en lui promettant soutien et coopération.
Est-ce à dire qu'il a plus de chances de convaincre Pékin et Moscou d'assouplir leur position ? Quoi qu'il en soit, sur le fond, les positions des uns et des autres n'ont pour le moment pas bougé d'un iota.