Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Lakhdar Brahimi a 78 ans. Il a une longue carrière diplomatique, il a été ministre des Affaires étrangères de son pays, l'Algérie. Représentant spécial de l'ONU en Afghanistan et en Irak, il parle le français, l'arabe et l'anglais. Son plus grand succès est d'avoir réussi à négocier en 1989 l'accord de Taëf qui a mis fin à 17 ans de guerre civile au Liban. Il connait parfaitement la région et ceux qui vont devenir ses interlocuteurs.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à un soutien international « fort, clair et unifié » à Lakhdar Brahimi. Son prédécesseur, le Ghanéen Kofi Annan, a démissionné le 2 août en invoquant le manque de soutien des grandes puissances pour mettre un terme à 17 mois de violence en Syrie. Le conflit interne aurait déjà fait 23.000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L’objectif affiché de Lakdhar Brahimi est d'obtenir avec l'aide des pays voisins de la Syrie une transition politique le plus rapidement possible.
Dans ses premières déclarations, Lakhdar Brahimi est apparu très prudent, reconnaissant qu’il n’est pas du tout certain de pouvoir stopper les violences en Syrie et qu’il ne connaît encore pas sa marge de manœuvre. Le diplomate algérien a parlé d’une « nouvelle approche ». Lakhdar Brahimi évitera sans doute d’insister comme Kofi Annan sur un cessez-le-feu, mais il devra s’accommoder d’un Conseil de sécurité toujours divisé.
Dernier exemple, une réunion demandée par la Russie a été annulée vendredi. Seule la Chine a répondu à l’invitation. Une percée diplomatique ne semble possible que si la situation change sur le terrain. Si les défections continuent d’affaiblir le régime, Damas pourrait se montrer plus conciliant. Mais quelles que soit les qualités et l’expérience de Lakhdar Brahimi, tant que le gouvernement et l’opposition en Syrie ne montrent pas de volonté réelle de négocier, l’ONU reste impuissante.