Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le clan chiite des Mouqdad qui revendique 5000 hommes armés, veut appliquer la loi du talion pour riposter à l’enlèvement par les rebelles syriens d’un de ses membres à Damas. Il a enlevé au Liban des dizaines de Syriens, dont des soldats et officiers de l’ASL, ainsi qu’un ressortissant turc.
Les enlèvements ont eu lieu aux quatre coins du Liban. Dans le banlieue sud de Beyrouth mais aussi dans la Bekaa et jusqu’au nord. Certains ont été enlevés dans des villages sunnites et des blessés auraient été emmenés de leurs lits d’hôpitaux.
Des membres du clan ont même menacé d’enlever des hommes politiques libanais qui appuient les rebelles syriens. Au fil des heures, la peur s’est installée. La rue et les terrasses des cafés se sont vidées alors que d’autres clans chiites apportaient leur soutien aux Mouqdad.
Les pays du Golfe rapatrient leurs ressortissants
Dans le même temps, les familles de onze pèlerins libanais détenus en Syrie par les rebelles ont bloqué la route de l’aéroport après l’annonce erronée de la mort des otages dans un raid aérien de l’armée syrienne. Un vol Air France parti de Paris en direction de Beyrouth a d’ailleurs dû être détourné vers Chypre.
Devant la gravité de la situation, l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis ont appelé leurs ressortissants à quitter immédiatement le Liban. La route de l’aéroport a été momentanément ouverte pour laisser passer ceux qui désirent s’en aller.