De notre correspondante à Beyrouth, Perrine Mouterde
Ce sont au moins une cinquantaine de familles palestiniennes de Syrie, qui sont arrivées ces dernières semaines à Chatila. Mais le camp accueille aussi d’autres nouveaux réfugiés : des Syriens qui n’avaient nulle part ailleurs où aller.
Imm Rachid a fui le fameux quartier de Salaheddine, à Alep : « Pendant sept jours nous n’avons pas eu de pain. Pendant sept jours nous n’avons pas eu d’électricité. Et nous ne pouvions pas sortir de la maison, il était impossible de sortir. Mes enfants ne pouvaient pas dormir à cause du bruit des bombes. Beaucoup de gens sont morts, beaucoup de mes voisins ont été tués. L’armée syrienne bombardait avec des avions, mais j’ai vu aussi beaucoup de combattants avec des kalachnikovs russes. On ne sait pas qui tirait sur qui… »
Youssef, lui, est arrivé il y a cinq mois après avoir fui la ville de Hama. Ses jambes sont déformées par le diabète. « Le loyer ici est un peu moins cher. Pour louer un appartement en-dehors du camp, il faut payer 600, 700, 800 dollars. Je n’ai pas cet argent. Mon fils aîné n’a pas travaillé depuis un an. Aucune organisation ne nous a rien donné. Parfois quelqu’un nous donne 30 dollars, 50 dollars… On vit comme ça. »
Aucun de ces Syriens ne sait quand il pourra rentrer chez lui. En attendant, ils vivront entourés d’autres réfugiés.