Pour la première fois depuis le début du conflit, les rebelles syriens affirment avoir abattu un chasseur Mig de l'armée dans la région de Deir Ezzor. Les médias officiels parlent, eux, de panne technique pour justifier la chute.
Selon le général Faiz Amro, un des chefs de l’Armée syrienne libre, les révolutionnaires y sont parvenus avec une simple mitrailleuse. L’ASL ne disposerait pas d’armes de défense anti-aérienne.
« Cet avion de chasse a décollé de l’aéroport militaire qui se trouve à 5 km au sud de la ville de Deir Ezzor, explique l'officier, joint en Turquie par RFI. C’est un Mig-21. Un des rebelles était en train de tirer à la mitrailleuse sur cet avion qui faisait un passage à basse altitude au-dessus de Mouhassan, une petite ville située à 10 km environ à l’est de l’aéroport militaire. »
« Il faut reconnaitre toutefois que cet avion de chasse est un vieil appareil qui vole depuis 30 ans. Il a été atteint au réservoir de carburant et a pris feu, poursuit le chef dissident. C’est vraiment ce qui s’est passé, les rebelles ont d’ailleurs filmé la scène et posté la vidéo sur internet. Nous ne disposons pas d’armes de défense anti-aérienne. Nous avons pu capturer le pilote : il s'agit du colonel Moufid Mohamed Sleiman. Il est connu dans la région. »
L'armée investit les quartiers sans vraiment les contrôler
Sur le terrain, c'est toujours la confrontation, sans que l'un des camps en présence prenne durablement le pas sur l'autre. L’armée syrienne bombarde, Alep résiste et les combats continuent dans la grande métropole du nord. Les rebelles reconnaissent même l’incursion des forces loyalistes dans leur deuxième bastion à Alep, le quartier de Seif al-Dawla.
Mais pour le général Faiz Amro, entrer dans un quartier ne signifie pas le contrôler : « Seif al-Dawla et Salah Eddine sont un seul et même quartier, l’avenue principale de l’un est la continuité de l’autre. Il est vrai que les forces du régime ont fait une incursion dans ces quartiers, leurs chars y sont entrés mais ils sont stationnés dans les rues principales. Il leur est impossible ne serait-ce que de descendre de leurs véhicules blindés. Ils ne peuvent attaquer ces quartiers qu’à travers leur aviation ou leur pilonnage. Aucun soldat du régime ne peut y pénétrer à pied. Tout le monde leur est hostile, tous les jeunes d’Alep sont des révolutionnaires qui défendent leurs quartiers et leur ville.Tout le monde là-bas est contre ce régime et son armée. »
Des propos de la même veine ont été tenus ce mardi par Riad Hijab, l'ancien Premier ministre qui a pris la fuite en Jordanie, la semaine dernière. Riad Hijab a affirmé que le
régime du président Bachar el-Assad ne contrôlait plus que « 30% » du territoire
syrien.