L'Armée syrienne libre affirme avoir abattu un avion de combat

Les rebelles continuent, ce lundi 13 août, d’opposer une résistance aux troupes du régime à Alep, pilonnée sans relâche, de même que dans d'autres villes telles que Homs et certains quartiers de la capitale Damas. La vieille ville est passée au crible, avec des perquisitions et des arrestations de grande envergure. La tension est palpable. D'autant plus qu'un groupe d'insurgés affirme avoir capturé le pilote d'un avion de combat que l'Armée syrienne libre dit avoir abattu dans l'est de la Syrie.

Les combats gagnent désormais l'espace aérien. La rébellion revendique la destruction d'un chasseur de l'armée de l'air à Mouhassane, à 400 km à l'est de la capitale Damas. Une vidéo qui a été mise en ligne par les rebelles, montre en effet un avion qui se transforme en boule de feu, suivie par une traînée de fumée, sous des tirs nourris.

Dans cette vidéo, un homme qu'on ne peut pas identifier, crie qu'un Mig a été touché dans la ville de Mouhassane. Entre-temps, un porte-parole de l'Armée syrienne libre a affirmé qu'une mitrailleuse anti-aérienne a réussi a abattre cet avion de combat de l'armée régulière. Un groupe d'insurgés a même annoncé la capture du pilote de l'appareil. La version de l'agence officielle Sana ne correspond nullement à ces déclarations des rebelles. Celle-ci cite une source militaire, et Damas parle d’une simple défaillance technique, intervenue lors d’un exercice.

La révolte reprend comme au premier jour en Syrie

Alors qu’Alep était la seule grande bataille du moment, les combats semblent regagner tout le pays. Des combats qui se jouent au sol, où les forces du régime seraient entrées dans le quartier de Seif al-Dawla à Alep, l’un des principaux quartiers ennemis.

A Deraa, Homs, Palmyre ou encore Damas la capitale, la contestation reprend. Ce serait visiblement une stratégie de l’Armée syrienne libre pour ouvrir plusieurs fronts de combats à la fois. Histoire d’éviter que l’armée ne se concentre que sur Alep où l’enjeu est crucial : la chute de cette ville serait synonyme de chute du régime selon les révolutionnaires.

Mais cela pourrait jouer en leur défaveur. Les insurgés étaient jusqu’à présent moins bien armés. Aujourd’hui s'ils parviennent à abattre un avion de chasse, leur force de frappe serait peut-être plus importante qu’il n’y paraît.

L'ONU condamne l'indifférence des rebelles

La secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires est attendue, ce mardi 14 août, en Syrie. Le programme officiel de la visite de Valérie Amos n'a pas été dévoilé mais elle devrait rencontrer les autorités syriennes ainsi que des responsables d'organisations non gouvernementales.

Et alors que des combats sont rapportés dans plusieurs villes du pays, les Nations unies montent au créneau pour dénoncer l'attitude du pouvoir mais aussi celle des rebelles qu'elles accusent d'être indifférents au sort des civils. Une indifférence qui contraint les populations à fuir. Depuis le début de la révolte, plus de 200 000 Syriens ont été déplacés. Juliette Touma, la porte-parole du chef de la mission de supervision des Nations unies, déplore les attitudes des deux camps face au sort des civils.

Damas accepterait la tenue de pourparlers avec l'opposition pour mettre fin au conflit à condition que ceux-ci soient supervisés par Bachar el-Assad, a annoncé lundi l'ambassadeur de Syrie en Iran. Ce dernier a réitéré la position syrienne selon laquelle le gouvernement de Damas était attaqué par des groupes « terroristes ».

Les rebelles, qui mènent une lutte armée depuis dix-sept mois contre le régime el-Assad, réclament le départ du chef de l'Etat, ce qui laisse supposer qu'ils seront peu enclins à
négocier selon les termes proposés.

D'autant que les défections se poursuivent dans le camp du régime : le diplomate représentant le pays au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à Genève, a rejoint ce lundi l'opposition. Danny el-Baaj a expliqué ne plus être en mesure, dans cette fonction, d'aider son peuple. Il a aussi reconnu avoir été en contact depuis un certain temps avec le Forum démocratique syrien, un groupe de l'opposition basé à Paris.

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