Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Walid Joumblatt a lancé sa plus violente attaque contre le Hezbollah depuis des années remettant en cause l’utilité de son armement et la légitimité de sa lutte contre Israël.
Le leader druze a estimé que l’équilibre de la terreur avec les Israéliens, hors du cadre de l’Etat, est de nature à entraîner le Liban dans des désastres. Il a qualifié d’« obscure » la formule d’alliance entre l’armée, le peuple et la résistance, défendue par le Hezbollah pour justifier le maintien de son arsenal.
Ce revirement politique pourrait être lourd de conséquences car le leader druze assure au gouvernement actuel la courte majorité nécessaire pour rester au pouvoir. Son éventuel retrait ferait tomber le cabinet au sein duquel siège le Hezbollah depuis un an et mélangerait les cartes au Liban.
La goutte qui a fait déborder le vase
Pour Walid Joumblatt, la goutte qui a fait débordé le vase est le projet de loi électoral voté par le gouvernement. Basé sur le mode de scrutin proportionnel, cette loi, si elle est adoptée par le Parlement, affaiblirait la coalition pro-occidentale du 14-Mars ainsi que le leader druze et favoriserait le Hezbollah et ses alliés.
Accusant le Hezbollah de vouloir étendre son hégémonie sur le Liban, Walid Joumblatt a renoué avec ses adversaires face à ses partenaires au gouvernement.