Le PKK revendique l'enlèvement d'un député turc

C'est une première en Turquie: l'organisation armée kurde du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, a pris en otage, le dimanche 12 août au soir, un député de l'opposition, Huseyin Aygun, alors qu'il était en visite dans sa circonscription kurde de Tunceli. Le PKK a revendiqué cet enlèvement et appelé, pour l'intérêt de son otage, à l'arrêt des opérations menées par l'armée turque.

Avec notre correspondante à Istanbul, Delphine Nerbollier

L’enlèvement du député Huseyin Aygun révèle d’importants changements stratégiques de la part du PKK. Ces derniers mois, cette organisation kurde armée a multiplié les prises d’otage de civils.

Depuis dimanche, c’est le cas du député de l’opposition, Huseyin Aygun, une première dans l’histoire du pays ; mais avant lui, il y a eu le maire d’une petite localité du sud-est, relâché au bout de quinze jours, ainsi que des ouvriers, des journalistes, des enseignants et des fonctionnaires. On compte actuellement 26 personnes retenues en otage par cette organisation qui est qualifiée de terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis.

En parallèle, au mois de juillet 2012, le PKK a annoncé un plus vaste changement de stratégie. Les opérations armées menées au coup par coup n'ont plus la priorité, le PKK cherche désormais à contrôler les zones qu’il attaque. Et il a mis cette stratégie en pratique dans la région de Semdinli à l’extrême sud-est de la Turquie. Les trois dernières semaines, d’intenses combats y ont eu lieu avec l’armée.

Selon Ankara cette tension est surtout attisée par la crise syrienne. Le PKK aurait en effet trouvé dans le nord de la Syrie une nouvelle base arrière, à l’image du nord de l’Irak.

Partager :