C'est juste après avoir appris que son procès se tiendrait le 26 septembre prochain que Sevil Sevimli a été libérée en compagnie de ses trois camarades de cellule. Sans un mot d'explication. La jeune étudiante en communication a aussitôt rejoint sa mère, qui s'était installée en Turquie depuis plusieurs mois pour la soutenir moralement. Théoriquement, elle risque toujours jusqu'à 12 ans de prison, les autorités l'ayant arrêtée le 9 mai dernier pour ses liens supposés avec une organisation clandestine d'extrême gauche. Entendez, pour terrorisme.
Selon son comité de soutien, si Sevil Sevimli n'a jamais caché sa sensibilité politique, elle n'aurait rien de la passionaria décrite par Ankara. La jeune étudiante aurait simplement participé au défilé du 1er mai, pourtant autorisé sur place, ainsi qu'à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche, ayant réuni quelque 350 000 personnes.
Côté français, Quai d'Orsay compris, on considère donc depuis le début que ce dossier est vide. Le premier à vouloir témoigner en faveur de Sevil Sevimli, sur place même, s'il le faut, c'est d'ailleurs le président de l'université Lyon-2, celui-là même qui l'avait envoyée en Turquie par l'intermédiaire du programme Erasmus.