Heurts entre policiers et manifestants kurdes dans le sud-est de la Turquie

De violents heurts ont éclaté samedi entre la police et des manifestants kurdes qui ont bravé une interdiction des autorités de se rassembler à Diyarbakir (sud-est) pour réclamer la libération du chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

A l’initiative du BDP, Parti de la paix et de la démocratie pro-kurde, ce rassemblement était considéré par le gouverneur de la province comme une « provocation », et donc déclaré illégal.

La raison n’en est pas seulement que la formation kurde protestait contre le maintien à l’isolement du leader historique du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, et contre les arrestations abusives de cadres du parti depuis plusieurs mois, mais c’est aussi que la date coïncidait avec l’anniversaire d’une sanglante attaque de ce même PKK contre l’armée turque l’an dernier, se soldant par 13 victimes parmi les militaires. Et c’est surtout que le même jour, il y a donc tout juste un an, le même BDP avait décrété une très symbolique « autonomie démocratique » pour la région.

Dans le contexte actuel de bras de fer avec le gouvernement, qui officiellement veut reprendre le dialogue avec la minorité kurde, cet appel à la mobilisation était autant un défi immanquable pour ses représentants légaux qu’une démonstration de force inacceptable pour le pouvoir central. Même si une députée kurde a été blessée, par fracture de la jambe, les violences ont tout de même cette fois pu être contenues sans bilan mortel. Mais la solution à cette question kurde reste bien lointaine encore.

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