Alors que les combats font rage à Alep notamment, comme pour illustrer la volonté déclarée de Bachar el-Assad de « purger » la Syrie des terroristes, l'Armée syrienne libre et les troupes gouvernementales se sont livrées toute la journée de mercredi à une guerre de communiqués annonçant ou démentant la prise du quartier rebelle de Salah Eddine à Alep. Selon l'OSDH, il s'agit des plus violents combats depuis le début des affrontements à Alep le 20 juillet.
Monzer Makhous, vice-président de la commission des affaires étrangères du Conseil national syrien, explique le rapport de forces à Alep, dans les quartiers rebelles pilonnés par l'armée.
L'inquiétude des ONG sur le sort des populations civiles
Les bombardements de la ville d'Alep en Syrie sont dénoncés par Amnesty International. L'organisation s'est procurée des images satellites qui montrent l'utilisation d'armes lourdes sur des zones résidentielles. Plus de 600 impacts d'obus ont été recensés là où se retranchent les populations civiles de la ville la plus peuplée de Syrie. Christopher Koettl du bureau de Washington, responsable du programme «eyes on Syria» dénonce cette stratégie militaire au micro de RFI : « Il y a une image qui nous a particulièrement inquiétés. Elle montre plusieurs centaines d'impacts de missiles, tout près d'une ville au nord d'Alep. Nous sommes inquiets car ce genre de tactique militaire, qui consiste à tirer à l'arme lourde à proximité de zones résidentielles, se développe et met en danger les populations civiles. »
Christopher Koettl admet que les images satellites ne permettent pas d’identifier qui sont les auteurs des tirs mais c’est l’armée syrienne qui détient la plupart des armes lourdes et c’est ce type d’armes qui créent de semblables impacts. Cependant, les rebelles ont réussi à se procurer des armes lourdes : « Des rapports montrent que les rebelles ont capturé certains de ces équipements. Il faut donc rester prudent pour déterminer qui est le responsable de ces tirs. Ce que je peux dire c'est que nous avons de nombreuses preuves de ce qui se passe depuis 16 mois en Syrie et qu'il est très clair que le régime syrien et les forces armées syriennes ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. »
L'exode se poursuit
Les Syriens qui le peuvent fuient leur pays. La Jordanie a confirmé l’arrivée sur son territoire de l’ancien Premier ministre, Riad Hijab, qui avait défection lundi et on a appris l’arrivée, mercredi soir, d’un groupe de 160 réfugiés syriens dans le port italien de Crotone en Calabre.