L'assaut contre le poste-frontière dans le Sinaï : un défi pour le président Mohamed Morsi

Le président égyptien Mohamed Morsi a effectué lundi 6 août une visite éclair à la ville d’al-Arich, capitale du nord du Sinaï, où 16 gardes-frontière égyptiens ont été tués dans une attaque dimanche 5 août 2012. Il était accompagné de la cellule de crise composée des ministres de la Défense et de l’Intérieur et du chef des services de renseignements de l'Egypte. Le président, qui a décrété un deuil national de trois jours, a aussi a promis de « venger les martyrs et d’assainir la zone frontalière.»

Avec notre correspondant au Caire,Alexandre Buccianti

Avec l’attentat du Sinaï, le président Morsi fait face au premier défi grave depuis son arrivée au pouvoir.

Il subit des pressions de toutes parts et d’abord de son propre camp. Le mouvement des Frères musulmans, dont est issu le président égyptien, et la Jamaa Islamiya accusent Israël d’être responsable de l’attentat et remettent en cause le traité de paix avec Israël.

Il y a aussi les pressions des militaires qui réclament une plus grande marge de manœuvre notamment en ce qui concerne la lutte contre les tunnels de Gaza. Car Gaza, avec tous ses mouvements islamistes, serait -selon les militaires- à l’origine de l’insécurité dans le Sinaï.

Gaza est aussi contrôlée par le Hamas, un mouvement proche de la Confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi. Et enfin le Hamas a mal accueilli la décision de l’armée égyptienne de fermer la frontière avec Gaza.

Le président Morsi est aussi confronté à un dilemme diplomatique. Pour lancer une grande opération militaire dans la zone démilitarisée du Sinaï, il faut le feu vert d’Israël. Or le président égyptien, un islamiste, refuse jusqu’à présent d’adresser la parole à Israël.

Les 16 gardes frontières égyptiens tués dans l’attentat du Sinaï reçoivent mardi 7 août des funérailles militaires devant le monument au soldat inconnu au Caire.

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