Avec notre envoyé spécial au nord d'Alep, Jérôme Bastion
Sur la route entre Azaz, proche de la frontière, et Alep, les voitures bondées succèdent aux camionnettes surchargées.
Peu ont envie de parler, mais cette mère de famille ne cache pas son désespoir : « C’est la guerre partout... Nous nous étions réfugiés à Alep il y a quatre mois pour échapper aux bombes. Dans le quartier de Salah Eddine, il y a des morts dans les rues, personne ne les ramasse ».
En remontant le flot de ces réfugiés en direction d’Alep, à Hraytan dans les environs d’Alep, un barrage de contrôle de l’Armée syrienne libre (ASL). Pas de tension apparente.
« Le gouvernement ne représente pas le vrai islam »
Un jeune rebelle tient à nous faire visiter une mosquée dont les coupoles sont percées de plusieurs tirs d’obus : « Ça s’est passé à la mi-journée, lors de la grande prière du vendredi, heureusement il n’y a pas eu de victimes. Vous savez, s’ils bombardent les mosquées, c’est parce que le gouvernement ne représente pas le vrai islam ».
Une première déflagration est entendue, suivie quelques secondes plus tard d’une seconde… « Ils tirent souvent au hasard, sans se préoccuper de la cible et des dégâts », explique le rebelle, qui nous emmène au sommet d’un immeuble vide, comme tout le quartier, pour vérifier si les quatre tanks de l’armée gouvernementale, en contrebas, à environ 500 mètres, se sont mis en mouvement.
Au bord de la route, les blindés sont immobiles. De toute évidence, c’est la bataille d’Alep, à 10 kilomètres de là, qui résonne jusqu’à cette banlieue elle aussi dévastée depuis plusieurs semaines.