Syrie : la rébellion gagne du terrain

La contre-offensive des forces gouvernementales syrienne à Alep, commencée depuis trois jours, se poursuit en Syrie. L’armée régulière affirme avoir pris le contrôle d’une partie du quartier de Salah Eddine, information démentie par les rebelles. Des rebelles qui à leur tour, déclarent avoir pris ce lundi 30 juillet un poste de contrôle stratégique, permettant d’acheminer des renforts et des munitions.

Avec notre envoyé spécial dans la région, Jérôme Bastion

Les informations en provenance d’Alep et de sa région, puisées auprès de personnes qui ne sont pas partisanes, des gens qui sont indépendants des deux factions en guerre, semblent indiquer un revirement de situation plutôt inattendu.

Alors qu’il y a trois jours encore, les forces rebelles étaient assiégées dans le centre-ville, sous blocus de l’armée loyale à Bachar el-Assad, le rapport de force semble s’être renversé entre dimanche et ce lundi matin avec l’ouverture, par exemple, de quatre routes d’accès vers Alep, notamment celle du nord ouverte grâce à la prise du barrage d’Anadan, au terme de dix heures de combats acharnés. C’est un axe particulièrement stratégique, puisque la route du nord mène à la Turquie, sanctuaire de la rébellion.

Avec la chute de la ville de El-Bab, à l’est, cet axe est également désormais libre, tout comme l’accès par l’ouest. Les forces gouvernementales ne sécuriseraient donc plus aujourd’hui que l’accès par le sud, à la capitale économique syrienne, dans le centre de laquelle les combats demeurent extrêmement violents, semble-t-il, et leur issue est toujours incertaine.

Malgré la supériorité écrasante, tant en hommes qu’en moyens militaires des forces régulières, l’Armée syrienne libre semble faire plus, bien plus, que résister. La preuve, l’attaque cette nuit, durant plus de quatre heures, du centre de renseignements de l’armée de l’air, sorte d’état-major dans l’état-major –dans l’armée syrienne. Ce centre est responsable pour toute la zone nord. C’est un organe essentiel dans le dispositif miliaire de l’armée nationale syrienne. Il n’est pas tombé aux mains de la rébellion, mais il fait toujours l’objet d’âpres combats.

Par ailleurs, la situation humanitaire dans le centre de la ville est décrite comme affreuse par un médecin qui évoque des risques d’épidémie, en raison du manque d’eau, d’électricité, de ramassage d’ordures, et surtout, de la possibilité totale, dit-il, d’évacuer les blessés nombreux, et d’enlever les corps des morts dans le centre-ville.

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