En attendant l'assaut annoncé à Alep, les rebelles du Nord comptent leurs positions

L’avancée des rebelles sera-t-elle bloquée à Alep, après la capture des postes-frontières avec la Turquie et la libération de plusieurs milliers de kilomètres carrés ? Au septième jour de la bataille pour capturer la capitale économique du pays, l’Armée syrienne libre (ASL) aurait conquis une bonne partie de la ville. Mais elle redoute les renforts adverses. Reportage au côté des combattants de l'ASL, et diaporama.

Avec notre envoyé spécial dans le nord de la Syrie, Jérôme Bastion

« A l’heure actuelle, l’Armée libre de Syrie contrôle environ 50% de la ville, peut-être même 60% », dit Ahmed Abid, l’un des commandants les plus puissants de la région. Mais il lâche hors micro que l’envoi d’importants renforts de l’armée régulière complique la tâche, et que cette bataille sera plus longue que prévu.

Autre commandant d’une petite katiba, le Cheikh Hassan affiche un optimisme à toute épreuve : « Avec l’aide de Dieu, pour la fin du mois du ramadan, c’est tout le régime qui sera tombé, si Dieu le veut ».

L’un de ses combattants, Husseïn, 23 ans, rentre juste du front ; il est venu chercher des amis pour y retourner, et raconte ce qui le choque le plus : « C’est la première fois que des MIG-23 sont utilisés contre la population. Quand il s’agit d’hélicoptères, encore, nous sommes en mesure de les abattre avec nos mitrailleuses, mais les avions de chasse, avec nos maigres moyens, c’est impossible ». Pourtant, il repart au combat, sans hésiter.

Des jihadistes étrangers au sein de l'ASL ?

Les rebelles syriens qui se battent au sein de l’Armée syrienne libre contre le régime de Bachar el-Assad ont-ils été aidés par des jihadistes étrangers, membres des talibans ou d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) par exemple ?

Dans le village dévasté d’Azzaz, ce combattant perché sur un char calciné semble confirmer la présence de ces jihadistes : « Il y en a qui sont venus de Libye, il y en a qui sont venus de Palestine, il y en a qui sont venus du Maghreb, et du monde musulman, et du monde entier, pour nous aider, au nom de l’islam, à en finir avec Bachar el-Assad, ce chien. »

Mais pour le commandant Cheikh Hassan, qui dirige une petite katiba, une brigade qui combat au sein de l’ASL sous la bannière noire des soldats d’Allah, rien de tel : « Le peuple syrien n’a pas été aidé dans sa lutte par le moindre combattant de l’étranger, affirme-t-il, pas un seul ! J’ai entendu cette allégation, mais les hommes qui se battent ici sont des Syriens, ce sont des villageois, ce sont des gens d’ici qui n’ont besoin de personne venu de l’extérieur pour mener cette guerre. »

A la tête du deuxième plus gros groupe de la division nord de l’Armée syrienne libre, le commandant Ahmed Abid est beaucoup plus nuancé : « Nous n’avons jamais fait appel à l’aide de moudjahidines étrangers. Il est vrai, concède-t-il, qu’un, deux, ou parfois cinq combattants sont venus de leur propre initiative et sont reçus en « hôtes », comme nous vous accueillons, pour nous prêter main forte ; oui, quelques Libyens et Egyptiens ont fait un passage ici… »

Une chose est sûre, ils ne sont plus là depuis que les combats sont finis, et personne ne sait où ils sont partis.

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