Attentat-suicide à Damas : le cœur de la défense syrienne ébranlé

Cela fait quatre jours maintenant que des combats ont lieu dans Damas, la capitale. Et en fin de matinée, ce mercredi 18 juillet, aux alentours de midi heure locale, le bâtiment de la sécurité nationale a été visé par un attentat-suicide. Attentat doublement revendiqué : par l'Armée syrienne libre (ASL) et par un groupe jihadiste. Une journée sanglante alors qu'au Conseil de sécurité des Nations unies, le vote d'une résolution menaçant la Syrie de nouvelles sanctions a été repoussé au jeudi 19 juillet.

La télévision officielle syrienne fait état de plusieurs blessés graves dont le ministre syrien de l'Intérieur, qui a été transporté à l'hôpital al-Chami de Damas. Le ministre de la Défense, le général Daoud Rahja, et le vice-ministre de la Défense, Assef Chawkat, qui est aussi le beau-frère du président Bachar el-Assad, ont également été tués dans cette attaque, tout comme le général Turkmeni qui était chargé de gérer la cellule de crise en Syrie.

Avec cette attaque, c'est tout un symbole du système de répression mis en place par le régime syrien qui est touché. D'abord, parmi les victimes, trois hommes à la tête du régime. Ensuite la cible, le bâtiment de la sécurité nationale, un site sous haute surveillance en plein cœur de la capitale syrienne.

C'est là que se réunissent les plus hauts responsables du régime, et selon des informations recueillies par l'Agence France-Presse, c'est d'ailleurs au moment où plusieurs d'entre eux se rendaient dans une salle de réunion que le kamikaze a actionné sa ceinture d'explosifs. Selon ces mêmes informations, il s'agirait du garde du corps du ministre de la Défense.

C'est donc un coup dur pour le régime, même si le rapport de force entre l'armée syrienne et les groupes armés reste largement déséquilibré.

Face à la puissance de feu de l'armée syrienne, la stratégie des rebelles est celle d'une guérilla urbaine : déstabiliser le régime pour tenter de le faire tomber.

Le régime de Damas se montre, lui, inflexible, prêt à « nettoyer le pays des terroristes ». Un nouveau ministre de la Défense a déjà été nommé par le pouvoir, il s'agit de Fahd el-Freij. « Il est évident que le régime Assad est en train de perdre le contrôle de la Syrie », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué, soulignant l’urgence d’une transition politique pour « éviter une guerre civile longue et sanglante ».

Le vote à l'ONU reporté à jeudi

Quelques heures après l’attentat, un vote devait intervenir au Conseil de sécurité des Nations unies sur une résolution menaçant la Syrie de nouvelles sanctions. Un vote finalement reporté à jeudi à la demande du médiateur Kofi Annan qui souhaitait avoir plus de temps pour aboutir à un compromis avec Moscou. Mais ce soir, pas question pour Moscou de laisser passer ce texte. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de nouveau brandi la menace d'un veto.

Les présidents russe Vladimir Poutine et Barack Obama se sont entretenus par téléphone sur la Syrie. Le Kremlin a indiqué que les « divergences persistent entre les Etats-Unis et la Russie ». Les Etats-Unis qui allongent leur liste noire : 29 dirigeants et 5 entreprises supplémentaires sont désormais visées par des sanctions américaines.
 

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