Face au conflit syrien, le Liban veut renforcer sa sécurité

Le Liban a libéré, mercredi 11 juillet, un dissident syrien qui avait été arrêté le week-end dernier. Cette interpellation est le signe que le Liban souhaite renforcer sa sécurité face au conflit syrien en contrôlant mieux ses frontières. Le pays a également annoncé qu'il suspendait son aide médicale aux réfugiés syriens. De nombreux blessés, venus de Homs par exemple, cherchent à se faire soigner dans le nord du pays.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

L’arrestation des dissidents syriens par les autorités libanaises n’est pas une pratique courante. Ces opposants sont très présents au Liban et disposent d’une liberté d’action qui fait grincer des dents les partisans de Bachar el-Assad.

Selon les services de sécurité libanais, Zakaria Moutlaq n’a pas été arrêté pendant trois jours pour ses activités d'opposant au régime de Damas, mais pour des faits liés à la sécurité nationale libanaise. Ce qui apparaît être un concept assez élastique.

Quoi qu’il en soit, cette interpellation coïncide avec un durcissement de l’attitude du gouvernement libanais, après la multiplication des accrochages entre l’armée syrienne et les rebelles armés, dans les régions frontalières au nord et à l’est.

Les insurgés syriens utilisent cette zone comme base arrière pour lancer des attaques contre les troupes loyales à Bachar el-Assad. Et celle-ci n’hésite plus à tirer des obus et à faire des incursions en territoire libanais.

Pour empêcher des débordements incontrolables, le gouvernement a décidé de déployer à la frontière 5 000 soldats, chargés d’empêcher le trafic d’armes et le passage de combattants.

Autre signe du durcissement, l’annonce par le Haut comité de secours libanais, qu'il ne financerait plus le traitement des blessés syriens dans les hôpitaux du pays. Presque un millier de civils ou de combattants syriens ont été soignés au Liban ces derniers mois.

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