Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les affrontements se poursuivent par intermittence depuis près de 24 heures à Tripoli, la deuxième ville du Liban, entre partisans et opposants au président syrien Bachar el-Assad.
En fin d’après-midi, les combats ont redoublé d’intensité entre les quartiers sunnites de Bab el-Tebbaneh et alaouites de Jabal Mohsen. Les accrochages se déroulent aux mitrailleuses, aux grenades et aux roquettes antichars dans des labyrinthes de ruelles étroites.
Les civils, premières victimes de ce conflit, commencent à fuir la région, emportant avec eux quelques bagages vers des lieux plus sûrs.
Mais les combats se sont étendus à de nouveaux quartiers, tandis que les snipers postés sur les toits paralysaient une grande partie de la ville.
Les forces de sécurité ont annoncé un énième redéploiement pour séparer les belligérants mais personne n’y croit. Surtout depuis que l’armée, accusée par les anti-Syriens de recevoir ses ordres de Bachar el-Assad, ne jouit plus d’une couverture politique nationale.
Cette nouvelle flambée de violences montre que le Liban, rattrapé par la crise syrienne, est en train de perdre petit à petit son immunité. Elle intervient dix jours avant la reprise du dialogue national à l’appel du président de la République. En réunissant tout le monde au palais présidentiel le 11 juin, Michel Sleiman espère empêcher un embrasement généralisé que certains estiment inéluctable.