La Syrie serait-elle au bord d'une guerre civile?

Pas de répit pour la violence en Syrie. L'armée a bombardé la ville de Heffa dans le Nord-Ouest, et Homs dans le Centre. Au total, 170 personnes sont mortes ce week-end. L'Observatoire syrien des droits de l'homme annonce la mort de plus de 14 000 morts depuis le début de la révolte contre le régime de Damas, à la mi-mars 2011. Pendant ce temps, le nouveau chef de l'oppositon, Abdel Basset Sayda, appelle tous les hauts responsables, militaires et civils, à faire défection, tandis que certains observateurs redoutent une guerre civile intercommunautaire.

La Syrie est à deux doigts d'une « guerre civile intercommunautaire », comme celle qu'avait connue la Bosnie dans les années 1990. Une comparaison signée William Hague. Le chef de la diplomatie britannique s'inquiète alors que les violences ont repris de plus belle ce week-end.

La présence dans le pays de 300 observateurs de l'ONU n'y change rien. Homs, la ville rebelle, a connu un nouveau dimanche sous les bombes. Les morts se comptent par dizaines, et les violences s'étendent désormais à des provinces traditionnellement acquises à Bachar el-Assad.

L'armée syrienne bombardait ce dimanche la petite ville de Heffa au nord-ouest du pays. Plusieurs centaines de rebelles y seraient retranchés à deux pas d'un des bastions du régime. Dans ce contexte particulièrement tendu, l'opposition syrienne s'est dotée d'un nouveau chef le 9 juin. Tout juste élu à la tête du CNS, Conseil national syrien, Abdel Basset Sayda a appelé tous les officiels du régime à faire défection :

« Nous appelons les communautés syriennes à l’étranger à intensifier leurs manifestations devant les ambassades et consulats du régime dans toutes les capitales et villes du monde. Et nous demandons aux observateurs de l’ONU de se rendre immédiatement à Homs et Heffa, dans le district de Lattaquié.

J’annonce par ailleurs, ajoute Abdel Basset Sayda, que nous allons envoyer tout de suite trois millions de dollars aux régions sinistrées. Nous appelons aussi solennellement tous les responsables administratifs et militaires de Syrie à prendre leurs responsabilités et à faire défection parce que c’est le moment pour eux de prendre position, de choisir leur camp ».

Ce Kurde, de 56 ans, a également pris soin de rassurer ses alliés occidentaux : « La nouvelle Syrie sera un Etat démocratique, sans discrimination basée sur le sexe ou la religion ».

Le rôle de la Russie

Sur le terrain, les violences qui se poursuivent inquiètent profondément William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères qui place ses espoirs dans l'évolution de la position russe sur ce dossier syrien.

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