Il sera difficile pour la diplomatie russe de réunir autour de la table les représentants de l'Iran et ceux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Il y a quelques jours à Istanbul, Washington, Paris et Londres avaient déjà refusé d'associer Téhéran à une conférence internationale sur la Syrie. Les Etats-Unis et le Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition, ont accusé l'Iran de fournir une aide militaire au régime de Damas.
Au-delà de ce point de litige, la Russie ne cède rien sur le fond : pas question pour Moscou d'autoriser, au Conseil de sécurité des Nations unies, un recours à la force contre le régime de Bachar el-Assad. Une éventuelle intervention armée en Syrie, a dit Sergueï Lavrov, risque de créer une zone d'instabilité de la Méditerranée au Golfe, et de favoriser une confrontation entre sunnites et chiites dans la région.
Le chef de la diplomatie russe a également déclaré que son pays soutiendrait « avec joie » un éventuel départ de Bachar el-Assad, « s'il est voulu par le peuple syrien ». C'est une perspective que les Occidentaux réclament avec insistance et qui pourrait, peut-être, les inciter à chercher un compromis avec Moscou. Prenant l'exemple du scénario yéménite, Sergueï Lavrov a vanté les mérites d'une transition en interne, sans intervention étrangère.