Syrie: les diplomates demandent plus de moyens, les insurgés veulent une intervention armée étrangère

Quatre jours après l’arrivée des observateurs des Nations unies en Syrie, le ministre des Affaires étrangères français a reçu, ce jeudi 19 avril 2012 à Paris, quatorze homologues du groupe des « Amis de la Syrie ». Les chefs de la diplomatie de pays occidentaux et arabes estiment que la mission d’observation traverse une phase critique. « Il est temps d’agir », explique Alain Juppé.

Le temps est compté : chaque jour qui passe, des dizaines de Syriens sont tués. Le plan de sortie de crise des Nations unies serait la solution, selon le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Mais en cas d'échec, les pays « Amis de la Syrie » ne comptent pas rester les bras croisés. « Même fragile, un dernier espoir est porté par la mission Annan, nous nous engageons à tout faire pour qu'elle réussisse » ajouteAlain Juppé avant de préciser : « Si ce n'était pas le cas,  nous sommes décidés à faire en sorte que le Conseil de sécurité et la communauté internationale examinent d'autres options pour sortir de cette tragédie ».

Ces autres options, certains les ont trouvées : à défaut de ne pouvoir intervenir militairement en Syrie, le ministre des Affaires étrangères de l'Arabie Saoudite, Saoud al-Fayçal, parle d'armer la population : « Nul ne doute aujourd'hui que c'est un carnage qui se déroule en Syrie. Ce qui est étrange, c'est que les criminels qui commettent ces tueries ont le droit d'avoir des armes et le peuple innocent ne peut même pas se défendre. Voilà pourquoi nous avons envisagé d'armer les civils. »

En attendant, en Syrie, ce sont les observateurs des Nations unies qui tentent de faire respecter le fragile cessez-le-feu. Mais pour Alain Juppé, l'ONU doit faire voter une nouvelle résolution. Son objectif : envoyer une mission d'observateurs aussi robuste que possible. En d'autres termes, avec plus de moyens.

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