Syrie : le cessez-le-feu à l'épreuve d'un vendredi de manifestations

Des manifestations ont eu lieu ce vendredi 13 avril dans différentes villes de Syrie, au deuxième jour d'un cessez-le-feu prévu par le plan de l'émissaire Kofi Annan. Plusieurs défilés ont déjà eu lieu hier soir. Pour l'instant, l'arrêt des combats semble tenir en dépit de plusieurs incidents. De Genève, Kofi Annan a demandé l'ouverture de couloirs humanitaires dans le pays.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

À entendre les médias gouvernementaux syriens et ceux proches de l'opposition, on a l'impression que tous les fronts se sont embrasés.  La suspicion entre les deux belligérants est grande à tel point qu'aucune des deux parties ne veut accorder à l'autre le bénéfice du doute.

Pourtant, 24 heures après l'arrêt des hostilités, la trêve semble tenir. Pour la première fois depuis des mois, les habitants des quartiers chauds ont pu sortir de chez eux sans risquer de se faire faucher par un obus, ou abattre par un sniper. À Homs, par exemple, des civils, abasourdis, circulaient dans des rues jonchées de débris de verre et de gravats, au milieu de fils électriques arrachés.

Les opposants ont parlé de trois civils abattus par les forces de l'ordre. Le chef de l'Armée syrienne libre, le colonel, Riad Al-Assad, a accusé le régime d'avoir procédé à des perquisitions, arrêté de nombreux opposants, et maintenu ses troupes et ses armes lourdes dans les villes.

Le régime a compté 8 violations de la trêve par les groupes armés. La plus grave a eu lieu près d'Alep, où un colonel a été tué et 24 soldats et civils blessés, dans l'explosion d'une bombe près d'un bus transportant des militaires.

À Jermana, dans la banlieue de Damas, un femme est morte et quatre civils ont été blessés dans un attentat à la voiture piégée. À Daraa, berceau de la contestation, c'est un cadre local du parti Baas au pouvoir qui a été abattu par des inconnus.
Mais devant l'ampleur des violences et l'intensité des combats des deux derniers mois, ces incidents semblent mineurs. 

La solidité du cessez-le-feu sera effectivement testée ce vendredi, journée de prières et de manifestations.

 

 
 

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