Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
D’Alexandrie, au nord, à Assouan, à l’extrême sud, en passant par toutes les villes et villages d’Egypte, ils sont venus par dizaines de milliers rendre un dernier hommage à leur pape.
Des femmes en noir qui clament leur détresse et des hommes qui pleurent défilent devant le corps embaumé de Chenouda III assis sur le trône papal. Un pape en vêtement d’apparat, une croix à la main et qui semble donner une dernière bénédiction.
Les abords de la cathédrale Saint Marc dans le quartier de Abbassiya au Caire sont noires de monde. L’embouteillage monstrueux paralyse l’avenue Ramsès, une des artères vitales de la capitale. Une situation qui ne fait qu’empirer au fil des heures et qui atteindra son paroxysme mardi lors des funérailles.
Un spectacle que tous les Egyptiens peuvent suivre en direct sur les écrans de nombreuses télévisions privées. Un spectacle qui choque une bonne partie des musulmans pour qui « la dignité du mort est dans la diligence de son enterrement » : le choc de l’héritage de la culture pharaonique face aux us et coutumes de la péninsule arabique.
Pour l'historien des religions Odon Vallet, la disparition de Chenouda III constitue pour la communauté copte d'Egypte un traumatisme considérable et la plonge dans l'incertitude.
Quel avenir pour les coptes ?
Après la disparition de Chenouda III se pose à présent le problème de la succession du pape d'Alexandrie. C'est une nouvelle étape qui obéit à un rite extrêmement complexe.
Odon Vallet publie à la fin du mois Dieu et la religion en 101 questions et réponses, aux éditions Albin Michel