Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Charisme et longévité ont fait de Chenouda III le plus grand pape de l’histoire moderne de l’Eglise copte. Sous sa conduite l’Eglise de Saint-Marc a connu une expansion sans précédent à l’étranger, des Etats-Unis à l’Australie en passant par l’Europe et l’Afrique. C’est lui, aussi, qui a relancé le monachisme dans la Vallée du Nil. Pour les coptes il était une sorte de saint vivant. Chenouda III était toutefois conservateur sur les questions de dogme.
Durant sa papauté l’Eglise copte a fait face au défi de la montée de l’islamisme. Dans les années 1970, il avait violemment réagi aux brimades auxquelles faisaient face les coptes ce qui lui avait valu d’être placé en résidence forcée par le président Sadate. C’est Hosni Moubarak, devenu président, qui lui a rendu sa liberté. Un geste pour lequel il était toujours resté reconnaissant. Quand la révolution a éclaté contre le raïs il y a un an, le pape a recommandé aux coptes de ne pas y participer. Cela ne l’a pas empêché de rester apprécié par la plupart des Egyptiens, musulmans et chrétiens, qui voyaient en lui « le dernier des grands sages ».
Les premières réactions
Pour Michel Ezzat, qui se définit comme copte œcuménique la mort du patriarche Chenouda III est une grande perte pour l'Egypte.
Ahmed Ragab est musulman, ex-diplomate égyptien du PNUD et militant pro-démocratie. Il s'inquiète de la succession de Chenouda III dans le contexte actuel que traverse l'Egypte.