Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’était une messe sous haute surveillance. Des dizaines de milliers de policiers assuraient la sécurité, soutenus par l’armée qui n’a pas hésité à déployer des dizaines de blindés.
A la cathédrale Morcosseya du Caire, les fidèles devaient présenter leur carte d’identité et passer par des détecteurs de métaux et une fouille corporelle. Le Conseil suprême des forces armées était représenté par le chef d’état-major Sami Anan, accompagné de nombreux généraux.
Les partis politiques ont, eux aussi, dépêché des représentants, y compris le chef du parti Liberté et Justice des Frères musulmans, grand gagnant des législatives en cours. Une première.
Seuls absents, les salafistes, ce courant rigoriste dont certaines déclarations réduisaient les chrétiens au rang de citoyens de deuxième classe.
Au moment où le pape copte a rendu hommage à la présence des représentants du Conseil suprême de l’armée, des jeunes ont scandé dans la cathédrale « à bas le pouvoir militaire ». De nombreux coptes avaient demandé que les militaires ne soient pas invités à la messe. Ils n’ont pas pardonné à l’armée la répression sanglante d’une manifestation chrétienne qui avait fait une trentaine de morts en octobre.
Certains d’entre eux manifestaient devant les églises avec des pancartes réclamant que justice soit faite. Ils étaient soutenus par les jeunes révolutionnaires musulmans qui s’étaient érigés en boucliers humains dans le cadre d’une veillée aux chandelles devant les églises.