Depuis le dernier double veto sino-russe du 4 février sur une résolution condamnant la répression du régime syrien de Bachar el-Assad, c’est le statu quo qui prédomine au Conseil de sécurité des Nations unies. Alors que l’on pensait que Moscou lâcherait un peu de lest sur le sujet, le porte-parole de diplomatie russe, Sergeï Lavrov, a rué dans les brancards lors de cette session consacrée au « printemps arabe », affirmant que le Conseil était « manipulé ». Pour le Kremlin, les « exigences précipitées » d’un changement de régime à Damas, les sanctions unilatérales, le soutien à l’opposition, voire son armement, sont autant de facteurs qui « risquent de mener à une escalade du conflit ».
Moscou a aussi réaffirmé son soutien à la mission de médiation de Kofi Annan, envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe… qui est pourtant rentré bredouille, hier, de son voyage en Syrie. Aucun cessez-le-feu n’a pu être obtenu par l’ancien secrétaire général des Nations unies.
Les discussions sont au point mort
Cet échec n’aide justement pas à débloquer les discussions. Les Occidentaux, par les voies de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, et des ministres des Affaires étrangères britannique et français, William Hague et Alain Juppé, ont donc une nouvelle fois appelé la Chine et la Russie à plus de « souplesse », en soutenant le plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe. « Aux yeux de l'écrasante majorité du monde, ce Conseil a jusqu'à présent échoué à assumer ses responsabilités envers le peuple syrien », a ainsi regretté William Hague. De son côté, Alain Juppé a affirmé que les autorités syriennes devront « répondre de leurs actes devant la justice ».
Les discussions sont donc au point mort, alors que l’opposition syrienne affirme avoir mis à jour un charnier dans la ville de Homs, bastion de l’insurrection repris la semaine dernière par les forces loyalistes. Près d’une cinquantaine de corps de femmes et d’enfants, mutilés, auraient ainsi été retrouvés.