Kofi Annan s'est dit « optimiste », mais il est resté surtout très prudent. L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe se heurte en réalité à la rhétorique développée par Damas depuis des mois, qui consiste à assimiler les rebelles à des groupes terroristes.
Selon Bachar el-Assad, tant que ces supposés terroristes ne seront pas éliminés, il n'y aura pas de solution. Ce qui signifie concrètement : pas d'accès au terrain de conflit pour les agences humanitaires comme le réclamait Kofi Annan, la poursuite des violences avec au moins 34 morts ce dimanche, de source d’ONG, et surtout l'offensive de l'armée syrienne contre la ville d'Idleb au nord-ouest du pays.
On s'attend, dans les heures qui viennent, à un assaut sanglant sur Idleb comparable à celui qui avait fait chuter le quartier de Bab Amro à Homs, alors même que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue Arabe se trouve sur le sol syrien.
Donc cette mission est en réalité mal engagée, surtout quand on sait que Moscou et Pékin sont toujours sur la même position : celle du principe de non-ingérence, qui interdit de fait une résolution vigoureuse du Conseil de sécurité qui pourrait donner un levier à Kofi Annan.