Après avoir repris Baba Amro à Homs, l’armée syrienne pilonne la ville voisine de Rastane

La ville de Rastane, située à une vingtaine de kilomètres de Homs, est sous le feu de l’armée syrienne ce dimanche 4 mars 2012. Quelques jours après avoir repris le contrôle de Homs, les forces syriennes bombardent les positions tenues par des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) à Rastane. A la mi-journée, on dénombrait au moins sept morts, dont quatre enfants à Rastane, selon une ONG syrienne.

Située à une vingtaine de kilomètres de Homs, la ville de Rastane (60 000 habitants) est déclarée « ville libre » depuis le 5 février par l’Armée syrienne libre (ASL). Après avoir repris le contrôle du quartier rebelle de Baba Amro à Homs, jeudi, l’armée de Bachar el-Assad s’attaque depuis ce dimanche à Rastane, ainsi qu’à Qousseir (située à 15 km de Homs). 

« Depuis l’aube, des positions de groupes de défenseurs dans le nord de la ville de Rastane subissent de violents bombardements », a affirmé à l’AFP, Rami Abdel Rahmane, le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Pour Rami Abdel Rahmane, « les villes de Rastane et de Qousseir sont celles qui concentrent le plus de rebelles dans le centre de la Syrie et on s’attend, dit-il, à ce que ça soit la prochaine étape dans l’attaque du régime contre les déserteurs ». D’autant plus qu’une trentaine de chars de l’armée syrienne sont positionnés autour de la ville de Qousseir, qui compte environ 50 000 habitants, et bombardent régulièrement les quartiers rebelles. D'autre part, toujours selon M. Rahmane, « des perquisitions sont menées dans la ville de Qousseir, à la recherche de soldats dissidents ».

Aide humanitaire toujours bloquée

Après la reprise du quartier rebelle de Baba Amro à Homs, jeudi, la situation humanitaire y est dramatique après un mois de bombardements. Un convoi de sept camions transportant de l’aide d’urgence du CICR pour les habitants est toujours bloqué. Cela fait maintenant trois jours qu’il attend le feu vert des autorités. Ces dernières justifient ce délai par le nécessité de sécuriser le trajet du convoi. Mais, selon des militants, il s’agirait plutôt pour le régime de gagner du temps pour cacher ses « crimes ».

Le refus des autorités de laisser passer jusqu'à présent le CICR a provoqué la colère de la communauté internationale qui avait demandé dès jeudi à Damas « d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire » à la population civile. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a estimé que les autorités commettaient « un crime » en interdisant l'entrée de l'aide humanitaire. Quant au chef de la diplomatie britannique, William Hague il a déclaré que ce « refus » montre que le régime est « devenu criminel ».

De son côté, la Chine qui, avec la Russie, bloque toute résolution à l'ONU condamnant la répression, a répété qu'elle refusait toute ingérence « sous le prétexte de questions humanitaires ».

 

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