C'est bien un « régime criminel » qui est en place à Damas. Les mots viennent du ministre britannique des Affaires étrangères. William Hague s'insurge contre le refus des autorités syriennes d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire pour les dizaines de milliers de civils enfermés dans Homs.
Il y a deux jours, Damas s'était engagé à faire entrer les camions du CICR. Cela fait maintenant plus de 48 h que le convoi patiente aux portes du quartier de Baba Amro. Raison invoquée pour justifier le refus d'accéder : la sécurité... Damas affirme que les routes restent pour l'instant trop dangereuses à cause des mines.
Des explications qui n'ont convaincu ni les chancelleries occidentales ni l'opposition syrienne. Selon Abdul Omar, de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, il s'agit d'une obstruction délibérée du régime syrien pour cacher les exactions commises à Homs par l'armée syrienne contre les civils.
« Ce qu'ils essaient de faire, c'est de nettoyer les traces de génocide. Ils s'en prennent aux populations qui n'ont pas fui la zone et ils les exécutent purement et simplement. Ils savent que s'ils laissent la Croix-Rouge rentrer en ville, ces gens pourraient parler et dire la vérité. Ce qu'ils veulent éviter, c'est exactement ce qui s'est passé avec les deux journalistes Paul Conroy et Edith Bouvier, qui ont pu s'échapper avec le soutien des rebelles et s'exprimer. Ensuite, ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils vont faire venir sur place des fidèles pour jouer la comédie, et prétendre que l'insurrection n'était que le résultat d'agissements terroristes ».