En Egypte, l'affaire des ONG fait grand bruit

Après des mois de pressions de la part de Washington, une quinzaine d'accusés membres d’ONG, parmi lesquels des Américains, ont pu quitter l’Egypte jeudi 1er mars 2012 après la levée de leur interdiction de sortie du territoire. Ces Américains sont accusés de financement illégal et l'affaire fait grand bruit. Aux Etats-Unis, certains parlementaires ont averti que ce procès risquait d'avoir des conséquences irrémédiables sur les relations entre les deux pays et même au niveau de la coopération financière. En Egypte, les protestations s'amplifient sur le thème d'une insupportable ingérence.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Après les députés, ce sont les candidats potentiels à la présidentielle qui ont rejoint le concert de critiques. Amr Moussa, l’ex-secrétaire général de la Ligue arabe, a affirmé que « l’Egypte avait été soumise à des pressions politiques » et qu’il était du droit du peuple « de connaître la vérité ».

« Nous avons le choix entre vivre dignement ou disparaître », a déclaré, pour sa part, Hazem Abou Ismaïl, candidat salafiste. Le candidat de gauche Hamdin Sabbahi, lui, a été le plus virulent puisqu’il a estimé qu’un « crime avait été commis contre l’honneur et la souveraineté égyptienne ».

Les prêcheurs islamistes les plus populaires comme les cheikhs Ahmad al-Mahallawi, Hafez Salama et Mohamad Hassan ont eux aussi réclamé que toute la lumière soit faite et les responsables jugés.

Quant aux Frères musulmans, ils jugent « insidieuses » les déclarations du sénateur américain John McCain qui a officiellement remercié la confrérie pour son rôle positif dans la solution de l’affaire des ONG.

Seuls les révolutionnaires comme le groupe Khaled Saïd se délectent du scandale qui, à leurs yeux, démontre la « duplicité » des militaires et des politiques dans cette fausse affaire d’ONG.

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