Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La séance a été consacrée à des questions de procédure ainsi qu’à l’appel des accusés. Des accusés dont la majorité étaient absents. En fait tous les étrangers : dix-neuf Américains, cinq Serbes, deux Allemands et trois Arabes. Ils seront donc jugés par contumace et ne pourront pas être représentés par des avocats. Ils risquent jusqu’à cinq années de prison. Les ONG dont ils faisaient partie sont, par contre, défendues par des avocats égyptiens.
Ce procès est perçu par les observateurs comme une menace pesant sur les ONG égyptiennes de défense des droits de l’homme et de la démocratie. La plupart d’entre elles n’ont toujours pas été accréditées par les autorités et risquent donc de subir le sort des ONG étrangères.
Ces activistes proches des révolutionnaires égyptiens sont mal vus par le Conseil suprême des forces armées et la confrérie des Frères musulmans et leurs alliés salafistes. Les militaires, qui détiennent le pouvoir exécutif et les islamistes qui dominent le Parlement et le Sénat, estiment que la révolution est terminée. Contrairement aux militants qui pensent, qu’en dehors de la destitution du président Moubarak, aucun des objectifs de la révolution n’a été réalisé.